Pêche de la daurade

1er octobre 2017, nous partons pêcher en bateau le long de la cote palavasienne.
Nous sommes quatre pêcheurs, tous atteints par le même syndrome, la pêche-mania !
L’équipage est composé de Manu (fils), commandant de bord, propriétaire du bateau « P’tit Man » sur lequel on embarque.
Manu (père) est à bord également ! Dans la famille, la pêche est une histoire de passion !
A la mise à l’eau, Florian, surnommé Floppy nous rejoint. Lui, il pêche depuis qu’il est né, pris de passion pour la daurade comme Obelix pour la marmite !

Le matin même, nous avons pris quelques appâts chez un vendeur du coin ! « Si vous faites une daurade de plus de 2kg, vous me l’envoyez par mail » nous a t-il dit, ce à quoi j’ai répondu prétentieusement qu’il aura de nos nouvelles… espérant fortement que cet excès d’assurance ne nous porte pas la poisse…

Le bateau glisse lentement sur le fleuve Lez, en direction de l’embouchure avec la grande bleue. Le long du canal, quelques pêcheurs attendent patiemment un hypothétique poisson, nous suivant du regard comme pour tuer le temps qui s’en va à la vitesse du courant.

Au bout de 20 mn de navigation, nous arrivons sur le premier poste. Celui-ci se situe dans 4m d’eau, sur un fond parfaitement plat, presque monotone. Nous refaisons le monde, échangeons sur nos expériences, notre quotidien, nos projets… L’ambiance est bonne, nous sommes chanceux, il fait beau ! Nous y passons la matinée, mais pas un sillon de canne ne bouge !

11h30, Manu fils propose de quitter le poste pour changer un peu ! Nous n’hésitons pas, on replie nos cannes, on enfonce nos casquettes sur nos têtes et go, plein gaz, on décampe !

12h, l’ancre est jetée ! Manu (père) lance alors, à la vue de l’echosondeur, un « ha y’à du poisson là dessous ! ». Cette petite phrase suffit pour me redonner le moral ! Peut-être nous a t-il porté chance?!
Les cannes son lancées, tout le monde est en action de pêche !

Je suis placé à l’avant gauche du bateau. J’ai lancé à une cinquantaine de mètres, dans une zone aux couleurs particulières.
Mais soudain, le sillon de ma canne se plie, le frein de mon moulinet desserré au max tourne à pleine vitesse ! Je ferre vaguement, sans doute pris de court, surpris par un tel départ !
Le poisson part d’abord à droite, vient vers nous, puis pleine gauche au large !
Je resserre mon frein, tente de le brider et « CLAC », mon nylon cède !
Je suis déçu, tente de trouver une explication ! Je n’ai pas de réponse ! Aurais-je du resserrer mon frein, ou le contraire, ai-je mal férré, l’ai-je trop bridé ? Autant de questions que se pose chacun d’entre nous quand on casse un poisson d’une telle puissance ! C’est ça la pêche, on réussit pas à tous les coups !
Aucun regret, j’aurai tenté… le moment aura au moins été plein de saveurs, d’adrénaline…

12h45, nous nous installons à l’avant du bateau, et entamons le pique-nique, à la bonne franquette !
Je serre mon frein au maximum, persuadé que nous n’aurons pas la chance de piquer un autre poisson ! Je suis dos à ma canne, bien calé sur un confortable fauteuil. Manu (fils) est en face de moi. Il distribue la « cochonnaille », tout en jetant un oeil sur l’horizon… quand de nouveau…

« Baptiste t’as une touche !!!!! » me hurle Manu (fils) avec une pointe d’excitation !
Je me retourne, attrape la canne du bout du talon avant qu’elle ne file à l’eau, ferre la canne bien haute… et le combat commence !
Le poisson part moins rapidement que le premier, mais entraine de suite ma ligne au large. Il me prend 50m en 20 secondes ! La lutte est magique!
Mon frein tourne à fond, je travaille le poisson de mon mieux, jouant au maximum avec le frein, lui reprenant du terrain seconde après seconde, sans jamais trop le brider ! Les copains me regardent, filment la scène, lancent un « prends le temps de bien la travailler » ou un mot d’encouragement.
Je suis pleinement confiant : une fois, pas deux ! J’ai le temps comme dit Manu (Fils) ! Je suis serein !
Je la vois briller, puis repartir vers le fond !
Elle remonte, repart de nouveau !
Je ne cherche pas à lui sortir la tête de l’eau, mais simplement à l’approcher de l’épuisette ! Je tourne autour du bateau comme une aiguille dans le cadran d’une montre, le poisson m’entrainant là ou bon lui semble ! Il me balade, j’ai le frein trop desserré, mais il cède du terrain, il fatigue.
La suite se déroule avec une solidarité la plus totale parmi l’équipage : Manu (fils) a l’épuisette dans la main, Floppy prends des photos, je me recule… et l’énorme poisson est au sec, dans le filet, il rend les armes !
La joie est à son maximum sur le P’tit Man ! On se serre dans les bras, on se tape dans les mains, j’hurle de joie, je tremble, je suis comblé !


Beau poisson que tu es, belle et majestueuse daurade ! Tu m’auras rendu heureux, et m’auras laissé un souvenir impérissable…
Mieux que ça: tu auras écrit une histoire, la plus belle et la plus merveilleuse que nous ayons vécu ensemble, nous, l’équipage du P’tit Man !
Je ne te remercierai jamais assez pour cette incroyable aventure !

Quant à la suite de la journée… elle sera hors normes, gravée à jamais dans nos mémoires…!!

Merci Manu Père et Fils, merci Floppy !!
Chapeau les gars !

A bientôt au bord de l’eau !

 

2 réflexions sur « Pêche de la daurade »

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